Centre de santé pour Le Havre et +

Pas assez de médecins pour nous soigner

Nous avons besoin d'une politique globale de santé

Le 02/10/2024 0

Urgences débordées, pas assez de médecins pour nous soigner.... Nous avons besoin d'une politique globale de santé

 

Depuis la création de notre association, en 2020, nous n’avons cessé d’alerter sur les difficultés d’accéder aux soins, sur le nombre sans cesse grandissant de personnes sans médecins traitants et sans interlocuteur pour assurer la continuité de leur suivi médical quelles que soient leurs pathologies.  Le dernier recours, quand les symptômes sont devenus intenables ou trop alarmants, reste les urgences.

Il était dès lors inévitable que les urgences ne soient plus en mesure de faire face aux attentes liées à la détérioration de notre système de santé. Entre une affluence de plus en plus importante d’une part, et de l’autre la saturation des lits d’hospitalisation, des patients doivent attendre des prises en charges dans des délais qui ne sont pas toujours sans conséquences sur leur possibilité de recouvrer la santé. Les conditions de travail dégradées ne permettent pas à l’hôpital public de recruter sur ses postes vacants : la crise s’auto-alimente. Des fermetures temporaires des services d’urgences de Fécamp, des Ormeaux ou de l’Hôpital privé de l’Estuaire, ont pendant l’été considérablement pesé sur les équipes d’urgences de l’hôpital Monod.

Le personnel soignant alerte la population, notamment par le biais d’une pétition, et demande son soutien. Nous sommes solidaires de cette démarche : c’est l’ensemble du système de santé qui est en cause. Nous avons besoin d’hôpitaux dotés de matériel moderne et de personnel qualifiés, travaillant dans de bonnes conditions, nous avons besoin de pouvoir consulter généralistes et spécialistes aussi souvent que nécessaire, d’avoir accès aux examens et aux traitements prescrits, sans se heurter à des obstacles liés à la pénurie, à l’éloignement géographique ou à des « restes à charges » de plus en plus lourd.

C’est dans ce contexte que neuf organisations de retraités (CGT-retraités, FO-UCR, CFTC-retraités, CFE-CGC Unir retraités, FSU, Solidaires retraités-retraitées, FGR-FP, Loisirs-Solidarité-retraités, Ensemble&Solidaires) ont décidé de se saisir du problème. Elles préparent une mobilisation qui sera lancée par une conférence de presse dans tous les départements le 9 octobre et est destinée à s’inscrire dans la durée, pour la préparation du Projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Notre association s’est fixée pour objectif un des « maillons » de la reconstruction de notre système de santé (sans pour autant ignorer les autres !), à savoir la mise en place de Centres de santé à mission de service public, avec des praticiens salariés, ne pratiquant pas de dépassement d’honoraires et pratiquant le « tiers-payant ». Ces Centres de santé sont en complémentarité et non en opposition à la médecine libérale. Ils peuvent être gérés par des associations, des mutuelles, des établissements hospitaliers, des collectivités territoriales, de la Région à la commune (et même parfois de toutes petites communes).

Nous pensons que ces Centres de santé ont de sérieux atouts pour recruter de jeunes médecins qui, pour la plupart, ne sont pas prêts, au sortir de leurs études, à se lancer dans une activité libérale. Ils peuvent être attirés par le salariat, la décharge des charges administratives, le travail en équipe dans le cadre d’un projet. Ce projet est porté par la collectivité gestionnaire de la structure, élaboré en concertation avec les professionnels du Centre et ses usagers, qui doivent également avoir leur mot à dire dans le fonctionnement du Centre et le choix de ses orientations prioritaires.

Le projet de santé élaboré par le Centre de santé doit, idéalement, viser une approche intégrée entre le curatif et le préventif. La prévention s’exerce à plusieurs niveaux : une prise en charge dès le début des symptômes, une consultation dont la durée permet d’approfondir le problème, c’est un meilleur gage de santé pour l’usager, et permet aux praticiens de la structure de soins d’intervenir de manière plus efficace. Mais la prévention, c’est aussi lutter contre les causes, individuelles et collectives, qui induisent des pathologies : la prévention est bien le cœur du projet de santé.

C’est efficace, et en plus, c’est économique, quand on raisonne en termes de santé publique (peut-être pas selon les critères de rentabilité financière d’une entreprise médicale qui comptabiliserait les actes remboursés sans tenir compte de leur impact sur la santé). Car oui, les dépenses de santé sont en augmentation : selon le rapport d’activité de la CPAM du Havre, les remboursements aux établissements de santé ont augmenté de 45% entre 2017 et 2023, et durant la même période, les soins de ville ont connu une augmentation de 35% (dont 53% en ce qui concerne les arrêts de travail). Il convient de s’interroger « de quoi sommes-nous malades » et de rechercher de véritables solutions. Les stratégies reposant sur le postulat de patients irresponsables ou fraudeurs, conduisant à toujours plus de « reste à charge » pour les assurés, ne peuvent qu’accentuer le renoncement aux soins et la régression en matière de salubrité générale.

En complémentarité à toutes les actions menées dans le domaine de la santé, l’implantation d’un ou plusieurs Centres de soins dans notre communauté urbaine participe de la reprise en main de notre système de santé, ici et maintenant. Mais rien ne se fera sans un fort engagement citoyen pour décider nos élus locaux à s’emparer de ce projet. Nous vous invitons à visiter notre site, à vous abonner à notre lettre d’information, à signer notre pétition. Nous sommes à la disposition de toute personne souhaitant échanger avec nous ; vous pouvez nous laisser vos coordonnées par le formulaire contact ou notre courriel : csplhetplus@orange.fr

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