Oui, la santé est toujours au cœur des voeux que l’on échange début d’année.
Mais, on a matière, force est de constater que la situation est toujours aussi problématique.
La revue de la Communauté urbaine « Territoire » consacre un dossier à cette question prioritaire ; l’éditorial du président s’intitule : « La santé, au cœur de notre engagement ».
Force est de constater que les propositions ne sont pas à la hauteur du problème. Oui, la santé repose sur un projet global qui associe accès aux soins et prévention. Oui, l’éducation la santé, à travers le programme « santé à l’école » et la démarche « atelier santé ville » peut y trouver sa place, ainsi que des actions de dépistage.
Oui, favoriser en local la formation des futurs praticiens va dans le bon sens.
Et oui, de jeunes médecins se sont installés au Havre : les généralistes de moins de 40 ans sont au nombre de 15 en 2013, ils sont 62 en 2023.
Mais le problème est que l’arrivée de ces nouveaux praticiens est loin de remplacer les départs en retraite !
En 2024, dans la seule ville du Havre, 20 250 patients de plus de 17 ans ayant bénéficié d’une prise en charge de la CPAM n’avaient pas de médecin traitant.[1] Pour ceux qui ont la chance d’en avoir déclaré un, les délais pour obtenir un rendez-vous s’allongent. Les nouveaux arrivants dans la Communauté urbaine sont, la plupart du temps, contraint à consulter dans leur région d’origine. Quelle attractivité pour notre territoire ?
Notre santé repose aussi sur des suivis réguliers et pas seulement sur l’intervention ponctuelle des médecins de garde. Le personnel du service des urgences du Groupe hospitalier du Havre dénonce depuis longtemps une situation très dégradée ; il ne devrait pas avoir à recevoir en plus des patients dont la pathologie relève de la médecine de ville.
Favoriser l’implantation des maisons pluri-professionnelles peut permettre aux médecins de passer de la pratique solitaire au travail en équipe mais parmi toutes ces propositions les grands absents ce sont les Centres de santé.
En effet de nombreux jeunes médecins au sortir de leurs études aspirent à être salariés.
De plus en plus de collectivités territoriales, de taille variable, mettent en place des Centres de santé et améliorent ainsi l’accès aux soins de leurs ressortissants.
Les centres de santé ont besoin d’un accompagnement financier à leur démarrage, mais deviennent autonomes au bout d’une durée moyenne de trois ans, avec les prises en charge de l’assurance-maladie.
Face à cette occultation de l’outil « Centres de santé » nous encourageons nos lecteurs à signer notre pétition et à exiger de nos élus la mise à l’étude d’un projet de centre de santé à mission de service public.
[1] source DCIR/SNDS/SNIIRAM (Année glissante du 01/07/2023 au 30/06/2024). Ce chiffre n’inclut pas les personnes sans médecin traitant n’ayant pas été pris en charge par un médecin de garde ni par un service d’urgence, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’aient pas eu besoin de soins…