L’association CSPLH+ et le Collectif Sagéo rencontrent des représentants du ministère et de l’ARS
L’annonce de la fermeture de SAGEO, intervenant dans un contexte déjà très difficile, nous a amené à solliciter, avec le Collectif des ex-patients de Sagéo, des entrevues avec les responsables politiques.
Nous avons saisi l’opportunité de la présence au Havre le 14 mars du ministre de la santé et de l’accès aux soins, Monsieur Yannick Neuder, pour demander à être reçus par ce dernier.
Nous avons reçu une invitation à rencontrer Monsieur Martin Trelcat, conseiller de Monsieur Neuder, et Monsieur Philippe Romac, directeur départemental de l’Agence régionale de santé. Monsieur Trelcat était le directeur du groupe hospitalier du Havre avant qu’il ne rejoigne le ministère. Une délégation CSPLH+ et un représentant du Collectif Sagéo étaient présents lors de cette entrevue.
C’est un euphémisme de dire que nous n’avons pas eu le sentiment d’être entendus.
Nos interlocuteurs ont présenté une vision caricaturale des Centres de santé, qui ne nous a pas paru correspondre à la réalité.
Ils ont énuméré diverses mesures qui ne nous ont pas convaincus. Ils ont particulièrement mis l’accent sur l’arrivée des 3.700 « médecins juniors » -dont seuls 40 seront affectés en Normandie (et pas avant novembre 2026).
Parmi les mesures proposées, citons :
- la valorisation des médecins qui travaillent en zone sous tension ;
(cela est déjà en application depuis de nombreuses années et il est désormais reconnu que cela ne fonctionne pas, et donne même lieu à des dérives.)
- les mesures d’installation qui vont être « déverrouillées » et étendues pour les pharmaciens et les sages-femmes ;
(Cela profitera-t-il aux zones déjà mal desservies ?)
- la volonté de « récupérer » les étudiants en médecine en échec en France et partis terminer leur cursus à l’étranger : le diplôme acquis ne serait pas tout à fait à nos normes ;
(L’impact de cette mesure devrait être limité.)
- Le passage du « numerus clausus » au « numerus apertus ».
(Il faut prendre en compte les obstacles auxquels se heurtent les facultés de médecine pour former un nombre significatif d’étudiants supplémentaires. Et de toute façon il faudra toujours un délai de 10 ans avant que cette mesure ne prenne effet. Or il existe actuellement un nombre important de médecins diplômés qui n’exercent pas le métier auquel ils ont été formés.)
Nous étions très déçus à l’issue de cet entretien de l’absence totale d’ouverture qui aurait pu permettre d’avancer vers une solution. Selon le représentant du collectif Sagéo :
« De mon côté j'ai bien précisé que ces mesures ne pallient pas, elles soulagent quelque peu, un fonctionnement qui était déjà en mode dégradé et qui le restera encore.
Sagéo s'occupait, d'après nos interlocuteurs, de près de 500 patients en ALD, qui seront tous couverts avec certes 2 des 4 médecins de l'ex-Sagéo du Havre mais dans une structure déjà à saturation (créée depuis seulement un an et qui regroupe un collectif de médecins à qui il est demandé un effort avant leur départ à la retraite !!!). La perte du médecin traitant met en lumière que les réponses jusqu'alors adoptées ne sont plus suffisantes. Elles colmataient. Elles n'étaient pas là pour rétablir un environnement pérenne aussi bien pour les patients que pour les médecins. »
Il est temps de sortir du déni : la situation ne cesse de se dégrader, dans toute la France et au Havre en particulier.